III- ) les moyens de faire baisser le taux de dioxyde de carbone dans l'air

1) la réduction des émissions de dioxyde de carbone

Une exploitation plus raisonnée de l'énergie permet de réduire les besoins d'énergie supplémentaire et la consommation d'énergie en général, ce qui réduira naturellement l'importance des émissions nocives. Les économies d'énergie ne conduisent pas à exploiter l'énergie avec parcimonie, mais à comprendre comment les questions essentielles peuvent être résolues par une utilisation plus rationnelle de l'énergie.

a) les économies d'énergie possibles

La demande énergétique et les prévisions d'émissions tiennent compte du développement de la technologie, qui permet d'améliorer d'environ 1% par an l'intensité énergétique (c'est à dire la consommation d'énergie rapportée au revenu national). Ainsi, la consommation d'énergie des appareils électroménagers ne cesse-t-elle de baisser en raison des progrès de la technique. Par ailleurs, le nombre total d'appareils ne fait qu'augmenter, si bien que la consommation totale reste au mieux la même. En investissant davantage dans la recherche-développement, il serait sans doute possible d'améliorer l'intensité énergétique de 1,5% par an.

Un exemple caractéristique: les bâtiments

Le potentiel d'économies le plus important se situe sans doute dans les immeubles d'habitation et commerciaux. La conception architecturale assistée par ordinateur permet de trouver la disposition et l'orientation les plus économiques, en tenant compte du chauffage solaire, de l'éclairage naturel, de l'amélioration de l'isolation, du vitrage, etc.

Les techniques d'isolation avancées comme les panneaux remplis de gaz ou à circulation d'air offrent un grand potentiel d'économies. D'autres technologies prometteuses sont les revêtements électrochromatiques qui peuvent modifier passivement les caractéristiques optiques des fenêtres pour les adapter aux changements de temps. Les systèmes avancés de contrôle des bâtiments sont aussi essentiels pour réduire l'utilisation d'énergie à l'avenir. Il faut mettre au point des systèmes de contrôle de l'occupation des locaux et des dispositifs à commande vocale.

L'éclairage absorbe un quart de l'énergie consommée dans un bâtiment commercial et environ 10% dans un immeuble d'habitation. Les ampoules fluorescentes consomment 80% de moins que les ampoules à incandescence traditionnelles, si bien que les économies d'énergie réalisées et leur cycle de vie plus long permettent d'amortir en quelques années leur coût d'achat plus élevé. La recherche s'intéresse aux diodes électroluminescentes (DEL) dont le rendement devrait être environ deux fois plus élevé que celui des lampes fluorescentes. Les DEL sont disponibles depuis qu'une diode émettant dans le bleu a été mise au point. A l'aide de trois diodes émettant chacune dans une couleur différente, il est possible de produire de la lumière blanche et d'en moduler la tonalité.

De nombreuses technologies présentées, qui en sont encore à la phase de développement, sont relativement coûteuses. Au mieux, elles peuvent être employées dans les constructions nouvelles. Les économies réalisées ne sont significatives qu'à long terme, car la durée de vie des bâtiments se compte en dizaines d'années.

Dans les bâtiments existants, les économies ne peuvent être réalisées qu'en améliorant l'isolation des murs et des fenêtres. Mais il convient de ne pas aller trop loin dans cette voie. Ainsi, en Finlande, la surisolation thermique de bâtiments a rendu irrespirables des appartements et des écoles. L'humidité qui s'est accumulée a favorisé le développement de moisissures. Les dommages causés par celles-ci et les maladies provoquées par les spores des moisissures ont grevé les finances de tout le pays.

Le chauffage collectif et la cogénération de chaleur et d'électricité dans les collectivités locales et l'industrie est un moyen d'économiser de l'énergie et de réduire les émissions, notamment dans les régions qui connaissent des hivers froids. En Europe, la cogénération est déjà largement utilisée, par exemple au Danemark, en Finlande et aux Pays-Bas. Dans de nombreux autres pays, elle offre un potentiel d'économies encore sous-exploité. Elle permet même d'atteindre un rendement énergétique de 90%, alors que lorsque l'électricité est produite à part, le rendement n'est que de 50%. La cogénération est aussi intéressante du point de vue des émissions, car celles-ci sont bien plus faibles par unité énergétique dans les grosses installations que dans les petites.



Les possibilités d'économiser de l'énergie sont nombreuses aussi dans l'industrie, mais leur mise en oeuvre est plus facile si l'on construit de nouvelles capacités. Une usine récente ou rénovée consomme d'ordinaire beaucoup moins qu'une usine ancienne. D'habitude, le recours à l'électricité permet de réduire la quantité totale d'énergie consommée, car cette forme d'énergie offre une plus grande souplesse. Les recherches sur les processus favorisant les économies d'énergie aboutissent en général à des résultats prometteurs.

En conclusion, on peut dire que le potentiel d'économie d'énergie, surtout en matière d'énergie thermique, est important. Cependant, dans la pratique, les résultats ne peuvent être atteints qu'à long terme.

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